Focus Ploïdie
Les huîtres Diploïdes et Triploïdes
La ploïdie est un terme de biologie faisant référence au nombre de chromosomes contenu dans le noyau des cellules vivantes ; les chromosomes étant eux-mêmes constitués de milliers de gènes (caractères tels que la couleur de la coquille, la forme...) qui sont transmis lors de la reproduction. On parle alors de jeux de chromosomes, dont le nombre varie selon les espèces, mais qui sont généralement présents sous la forme d'une paire (2n).
Un jeu étant d'origine mâle et l'autre femelle, c'est-à-dire provenant de chacun des deux parents. Chez l'homme il y en a 23+23 (soit 46), chez l'huître 10+10 (soit 20). On dit alors n=23 ou n=10. Les organismes à 2n chromosomes sont appelés diploïdes.
Mais il arrive que le nombre de jeux de chromosomes soit plus élevé, par exemple 3n (alors appelé Triploïdes), 4n (tétraploïdes)... Il s'agit alors d'organismes polyploïdes.
La polyploïdie est très fréquente chez les végétaux où elle a joué un rôle très important dans l'évolution (blé, pomme de terre, fraise, banane, agrumes...).
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Les huîtres diploïdes
Les huîtres diploïdes peuvent se reproduire dans le milieu. L'animal accumule des réserves pour la préparation de sa reproduction. Ces huîtres laiteuses (riches en acides gras, avec une conservation plus difficile) généralement non consommées les mois sans « R » - de mai à août - sont peu appréciées par la plupart des consommateurs sur cette période.
Ces huîtres comportent deux jeux de chromosomes (2n) : un jeu d'origine mâle et l'autre femelle, c'est-à-dire en provenance des deux parents.
Les huîtres triploïdes
Proposée depuis 2000 en France, la triploïde est une huître bien charnue avec peu de laitance les mois sans « R ». Etant stérile, son effort de reproduction est très réduit durant cette période et le métabolisme est alors mobilisé pour la croissance et l'engraissement de l'huître. Son cycle d'élevage est ainsi raccourci. De plus, les amateurs d'huîtres peuvent les déguster toute l'année.
Ces huîtres comportent trois jeux de chromosomes (3n) : un jeu d'origine femelle (parent diploïde) et deux jeux d'origine mâle (parent tétraploïde).
Les huîtres triploïdes NE SONT PAS des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)
La technique d'obtention des OGM consiste à introduire un gène d'une autre espèce dans les cellules d'un être vivant. Les huîtres triploïdes ne sont pas des OGM puisqu'aucun gène « étranger » n'est introduit dans le matériel génétique de l'huître. Elles sont produites uniquement en écloserie.
La triploïdisation d'une huître consiste à augmenter le nombre de jeux de chromosomes (en passant de 2 à 3) transmis par les parents à leurs descendants. Il n'y a aucune introduction de gènes nouveaux en provenance d'une autre espèce comme cela est le cas pour les OGM.
Il s'agit d'une « innovation » de la nature que l'homme n'a pas créée mais seulement « maîtrisée » pour utiliser les caractéristiques particulières associées, comme la stérilité dans le cas des triploïdes (qui a comme conséquences des huîtres non laiteuses, des fruits sans pépins...).
Par ailleurs, toutes les règlementations bioéthiques internationales confirment que les triploïdes ne sont pas des organismes génétiquement modifiés.
Comment obtient-on des huîtres triploïdes ?
L'huître triploïde est le fruit du croisement entre une femelle diploïde (2n) et un mâle tétraploïde (4n).