La ploïdie est le nombre de jeux de chromosomes présents dans une cellule. Les organismes sont diploïdes s'ils comportent deux jeux de chromosomes (tel que pour l'homme : l'un provenant de la mère et l'autre du père), triploïdes s'ils en comportent trois, tétraploïdes pour quatre, etc. Beaucoup d'espèces sont diploïdes, mais il arrive régulièrement que le nombre de jeux de chromosomes soit plus élevé. La polyploïdie (plus de deux jeux de chromosomes) est très fréquente chez les végétaux (blé, pomme de terre, fraise, banane, agrumes...) mais également pour certaines espèces animales (écrevisse marbrée, esturgeon,..)
Les différences de ploïdie peuvent affecter certaines caractéristiques telles que la croissance, la taille, la morphologie, la reproduction, la résistance aux maladies et d'autres caractéristiques des organismes. Si l'huître est un animal majoritairement diploïde, on retrouve aussi des individus triploïdes nés dans le milieu naturel.
Les huîtres diploïdes peuvent se reproduire dans le milieu. L'animal accumule des réserves pour la préparation de sa reproduction. Ces huîtres laiteuses (riches en acides gras, avec une conservation plus difficile) sont généralement non consommées les mois sans « R ». Elles comportent deux jeux de chromosomes : un jeu d'origine mâle et l'autre femelle.
Les huîtres triploïdes comportent trois jeux de chromosomes. Stériles, leur effort de reproduction est très réduit durant cette période et le métabolisme est alors mobilisé pour la croissance et l'engraissement de l'animal. Les amateurs d'huîtres peuvent ainsi les déguster tout au long de l'année. Ces huîtres comportent trois jeux de chromosomes : un jeu d'origine femelle (parent diploïde) et deux jeux d'origine mâle (parent tétraploïde).
Comme pour les huîtres diploïdes, le goût est lié essentiellement aux conditions naturelles de l’élevage de l’huître (courants marins, apport en eau douce, abondance et diversité du phytoplancton,…) et des choix portés par l’ostréiculteur : merroir, importance du marnage, passage ou non des huîtres en claires,… Contrairement aux huîtres diploïdes qui ont un goût évoluant au cours de l'année en fonction de leur maturité sexuelle, les huîtres triploïdes (stériles ou non laiteuses) ont un goût plus constant.
Les huîtres triploïdes sont obtenues par croisement entre huitres diploïdes femelles et huîtres tetraploïdes mâles.
Dans la maîtrise de la production, on vient mettre l'œuf fécondé dans un environnement qui va favoriser la polyploïdie (lors de la méiose). En reproduisant deux fois de suite cette étape, on obtient ainsi une huître tetraploïde.
Non, obtenir une huître triploïde consiste à augmenter le nombre de jeux de chromosomes (passant de 2 à 3) lors de la fécondation. Elle s'effectue naturellement, en milieu contrôlé, par croisement d'une huître diploïde femelle avec une huître tétraploïde mâle, élevées toutes deux par les équipes de France Naissain. Il n'y a aucune introduction de gènes nouveaux en provenance d'une autre espèce comme cela est le cas pour les OGM.
Il s'agit d'une « innovation » de la nature que l'homme n'a pas créé mais seulement « maîtrisé » pour utiliser les caractéristiques particulières associées, comme la stérilité dans le cas des triploïdes (qui a comme conséquences des huîtres non laiteuses ou des fruits sans pépins...).
L’acronyme OGM signifie « Organisme Génétiquement Modifié ».
Il n'existe pas de définition unique, mais la communauté scientifique s'accorde pour dire qu'un OGM est généralement associé à un organisme vivant (animal, végétal, bactérie) qui a été modifié par des techniques de génie génétique. Réalisées en laboratoire, elles permettent d’ajouter de nouveaux gènes, ou de supprimer ou modifier des gènes déjà présents dans l’organisme, afin, de lui faire acquérir de nouvelles caractéristiques. Un organisme génétiquement modifié ou OGM est donc un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié par intervention humaine.
Les huîtres triploïdes ne sont pas des OGM puisqu'aucun gène « étranger » n'est introduit dans le matériel génétique de l'huître.
D’un point de vue règlementaire, les textes européens (et en particulier la directive européenne 2001/18/CE) définissent un OGM comme :